- Tract N°68 : rencontre C. Tavares à Sochaux

Lors de son passage à Sochaux, Carlos Tavares a accordé 45 mn de son temps pour répondre aux questions des syndicats. La CFDT lui posé 3 questions :

 1 - Jusqu’à quel seuil souhaitez-vous faire baisser les effectifs de Sochaux/Belchamp ? Jusqu’à atteindre un ratio cout salarial / chiffre d’affaire de 10% comme on le voit parfois maintenant dans les documents de la direction ?

Réponse de Carlos Tavares : Je n’ai pas de seuil chiffré figé. C’est l’efficacité et la compétitivité de l’entreprise face aux meilleurs concurrents qui définira l’effectif nécessaire. Nous verrons les chiffres de début 2016 pour voir à combien est le ratio. Il devrait effectivement être très proche de 12.5% voire 12%.

Commentaire CFDT : La prolongation du DAEC sur 2016 a pour but de faire encore fondre les effectifs, les externalisations également. Malgré cette réponse quantitativement très vague, le discours de M. Tavares ne laisse que peu de doute sur son objectif de diminuer toujours et encore les effectifs.

2 - Après plusieurs années de sacrifices pour les salariés : augmentation de la flexibilité, augmentation de la charge de travail, augmentation de la pénibilité, et tout ceci sans aucune augmentation générale des salaires, la CFDT demande pour l’année 2016 un geste pécuniaire fort, pas seulement par le biais de l’intéressement (ponctuel et non cotisable), mais aussi par une augmentation générale (socialement plus juste pour le salarié et la société avec cotisations retraites, complémentaires, maladie, chômage, etc…)

Réponse de Carlos Tavares : Si nous voulons continuer à faire des véhicules en France, il faut que nous soyons financièrement compétitifs. Une augmentation générale déraisonnable aurait un impact sur le coût de revient final des véhicules. De ce fait, l’entreprise deviendrait moins rentable, et ne pourrait plus concurrencer efficacement les autres constructeurs. L’entreprise serait alors moins performante. L’intéressement permet de récompenser les salariés pour leurs efforts.

Commentaire CFDT : Nous n’avons pas demandé d’augmentation déraisonnable, mais un juste retour sur tous les efforts concédés. Notre demande est impulsée par une vision sociétale, l’augmentation générale ayant un impact sur l’ensemble de la  société française. C’est aussi le rôle de la CFDT de tirer l’entreprise vers un fonctionnement qui permettra une société plus équitable, plus sociale, plus responsable.

3 - Depuis plus de 10 ans, l’entreprise fonctionne en permanence avec de nombreux intérimaires. Leur nombre n’étant jamais descendu en dessous de 400,  actuellement ils sont plutôt 1400. La CFDT demande un geste social fort, avec des embauches en CDI pour sortir les salariés de la précarité et mettre l’accent sur la responsabilité sociale de l’entreprise.

Réponse de Carlos Tavares : embaucher des CDI rigidifierait l’entreprise, la rendrait donc plus fragile et plus vulnérable. Ce n’est donc pas envisageable. Mon job n’est pas de créer des emplois, ou de me préoccuper du bassin d’emploi du Pays de Montbéliard ou d’une autre région, mon job est de rendre l’entreprise la plus efficace, la plus performante, la plus rentable possible. Si chacun fait bien son travail, les emplois se créeront tous seuls dans le Pays de Montbéliard.

Commentaire CFDT : Une fois de plus, la réponse est non. Là encore M. Tavares se moque de la précarité, seul l'intéresse l'aspect économique. La CFDT ne peut admettre que le développement de l'entreprise se fasse au détriment des emplois et des conditions de travail.

Même si cette rencontre a été une "rencontre éclair" elle a permis de voir à quel point la stratégie de M. Tavares se limite à la composante économique de l'entreprise. La responsabilité sociale et sociétale de l'entreprise est une notion qui lui est totalement étrangère. C'est pourtant un enjeu primordial pour la CFDT. Une entreprise se doit de contribuer à l'amélioration de toute la société par un engagement social et environnemental fort.

La CFDT s'efforcera d'imposer à M. Tavares la prise en compte de ces valeurs dans la gestion de l'entreprise. La CFDT poursuivra son travail pour protéger les salariés contre cette stratégie purement économique dans laquelle le social n’a pas sa place