• La prime d’activité effective au 1er janvier

    par Anne-Sophie Balle

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    Prévue par la loi relative au dialogue social et à l’emploi (loi Rebsamen), la prime d’activité va fusionner dès janvier 2016 deux dispositifs qui disparaissent : le RSA activité, trop peu utilisé (seul un tiers des ayants droit le demande), et la prime pour l’emploi (PPE), dont le versement tardif ne permettait pas d’améliorer significativement le pouvoir d’achat de ceux qui en besoin

    la prime d’activité destinée aux travailleurs modestes à temps plein ou à temps partiel ne dépassant pas un certain plafond (1 400 euros nets par mois pour une personne seule, 2 900 euros pour un couple avec deux enfants) est pour la CFDT « une incitation à reprendre une activité professionnelle tout en soutenant le pouvoir d’achat ». Et concrétise un des engagements forts du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale (2015-2017).

    Si elle reste, comme les dispositifs préexistants, soumise à conditions de ressources, la prime d’activité sera attribuée, à l’inverse du RSA, de manière individuelle.

    Ouverte aux actifs dès 18 ans

    Surtout, elle est désormais ouverte aux jeunes actifs dès 18 ans. Les étudiants salariés et apprentis en sont également bénéficiaires dès lors qu’ils auront perçu, durant au moins trois mois, un salaire au moins égal à 0,78 Smic. Selon la CFDT, l’accès de la prime d’activité aux moins de 25 ans est « une avancée majeure que n’avait pas permis de concrétiser le RSA, et la garantie d’un revenu complémentaire stabilisé et connu pour les travailleurs précaires qui entrent sur le marché du travail ».

    aballe@cfdt.fr

         


    Démarches et simulation

    Attention, si les bénéficiaires du RSA activité sont directement basculés vers le nouveau dispositif, ceux qui percevaient jusqu’alors la prime pour l’emploi devront, dès le 4 janvier (premier jour ouvré de l’année), faire la demande de création de leur prime d’activité à la Caf ou à la MSA (régime agricole). Quel que soit le dispositif dont ils relevaient, les bénéficiaires devront faire tous les trimestres une déclaration de ressources afin que le paiement mensuel de la prime soit déclenché (le premier versement interviendra le 5 février). Un logiciel de simulation de droitsest dès à présent disponible sur les sites de la CAF (et de la MSA.

         

     

    Démarches et simulation

    Attention, si les bénéficiaires du RSA activité sont directement basculés vers le nouveau dispositif, ceux qui percevaient jusqu’alors la prime pour l’emploi devront, dès le 4 janvier (premier jour ouvré de l’année), faire la demande de création de leur prime d’activité à la Caf ou à la MSA (régime agricole). Quel que soit le dispositif dont ils relevaient, les bénéficiaires devront faire tous les trimestres une déclaration de ressources afin que le paiement mensuel de la prime soit déclenché (le premier versement interviendra le 5 février). Un logiciel de simulation de droits est dès à présent disponible sur les sites de la CAF (www.caf.fr) et de la MSA (www.msa.fr)

    par Anne-Sophie Balle


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  • Accords et désaccords sur le compte personnel d’activité                 

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    La deuxième séance de négociation sur le compte personnel d’activité a permis de valider la méthode de travail des partenaires sociaux, même si les désaccords sur le fond restent nombreux.

    Réunis le 14 décembre pour la deuxième séance de négociation sur le compte personnel d’activité (CPA), organisations syndicales et patronales ont affiché leur satisfaction sur la méthode retenue pour tenter d’élaborer en un temps record une position commune sur les objectifs et principes du CPA, le cahier des charges du futur portail numérique des droits sociaux et les thèmes à approfondir dans le courant de l’année 2016. À l’issue de la précédente séance, ils avaient convenu de partager leurs contributions écrites, rassemblées au sein d’un document listant les points d’accord et de désaccord.

    Le CPA, un portail et un compte

    La liste de ces derniers a en revanche montré l’ampleur du travail qu’il reste à accomplir pour se mettre d’accord sur le contenu. À commencer par la définition elle-même. Simple « assemblier des droits portables des actifs » selon le patronat, le CPA est, aux yeux de la CFDT, « un vrai projet de société pour lutter contre les inégalités et sécuriser chacun dans son parcours de vie et de travail », à travers des droits nouveaux et un accès universel et facilité aux droits existants, a rappelé la secrétaire générale adjointe, Véronique Descacq, cheffe de file de la délégation* lors de la première séance. Reste également à clarifier les droits devant intégrer le futur portail des droits sociaux, pour les rendre plus lisibles et accessibles, de ceux qui ont vocation à être fondus dans le futur compte à proprement parler. Si tous s’accordent à ce que le compte personnel de formation (CPF) et le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) constituent le socle du futur CPA, le patronat n’exclut pas que les droits à l’assurance-chômage, voire à la retraite, y soient intégrer. Pour les organisations syndicales a contrario, ces droits doivent être seulement inscrits dans le futur portail numérique.

    Pas de cheval de Troie patronal

    Le financement sera un autre sujet de taille. Le patronat a d’entrée de jeu fixé ses lignes rouges, refusant toute complexité, tout financement supplémentaires pour les entreprises. Il est même allé jusqu’à proposer « l’universalisation du financement du CPA, c’est-à-dire une réduction des cotisations salariés et employeurs au profit de l’impôt » – une perspective unanimement rejetée par les organisations syndicales. Pour la CFDT, le CPA ne doit en aucun cas conduire à une déresponsabilisation des entreprises, en termes de financement comme d’obligations légales (employabilité, santé, qualité de vie au travail, etc.).

    Cahier des charges et programme de travail

    D’ici la prochaine séance, le 12 janvier 2016, organisations syndicales et patronales vont mettre en commun leurs contributions sur le cahier des charges du futur portail des droits sociaux et le programme de sujets en réflexion pour 2016. « La discussion sur le CPA amènera dans un deuxième temps la question de droits nouveaux », a indiqué le secrétaire national Hervé Garnier. La CFDT revendique ainsi l’ouverture d’une négociation sur la généralisation et la portabilité du compte épargne-temps – une demande partagée par la CFTC et la CFE-CGC.

    publié le 15/12/2015 à 14H17 par Aurélie Seigne


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  • [Vidéo] Cop 21 : un accord historique

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    Même si la transition juste réclamée par le mouvement syndical international ne figure que dans le préambule, l’accord de la COP 21 validé à Paris le 12 décembre met le monde entier sur la voie d’une limitation du réchauffement climatique en dessous de 2 degrés. Marylise Léon, secrétaire nationale, explique l’intérêt de cet accord.

    « C’est le premier accord universel de l’histoire des négociations sur le climat », s’est réjouie Marylise Léon, secrétaire nationale chargée du dossier à la CFDT, à l’issue de la plénière qui a marqué la fin de la Cop 21. « Modeste d’un point de vue scientifique, ce texte est immense sur le plan politique », a ajouté Thierry Dedieu, secrétaire confédéral chargé du suivi de la Cop 21. Quelques heures auparavant, Laurent Fabius, président de la Cop 21, visiblement très ému, avait décrit le contexte des négociations : des mois de préparation, des jours et des nuits de travail pour produire deux versions du texte, puis, l’accord final à travers unprojet jugé « différencié, juste, durable, dynamique et juridiquement contraignant ». Il s’est félicité de l’objectif « de contenir l’augmentation de la température moyenne bien en deçà de 2 °C et de s’efforcer de limiter cette augmentation à 1,5 °C » d’ici à la fin du siècle.

    100 milliards de dollars par an au minimum

    L’accord prévoit la mise en place d’un mécanisme de révision à la hausse des engagements actuels des pays tous les cinq ans. La première révision interviendrait dès 2025. Ce sera également la date butoir pour un nouvel objectif chiffré du financement de la transition vers une économie décarbonée. Le président de la Cop 21 a aussi annoncé que les 100 milliards de dollars prévus à Copenhague constitueraient un plancher d’aides aux pays les plus vulnérables.

    Ces efforts, la Confédération syndicale internationale (CSI) les juge sous-dimensionnés. Elle estime que 100 milliards « sont un petit prix à payer pour sauver l’humanité ». « D’autant, ajoute Thierry Dedieu, que si le financement est mentionné dans le texte de l’accord, la somme de 100 milliards, elle, ne l’est pas. » En revanche, le principe de différenciation a été retenu. Il affirme que les efforts des pays doivent être modulés en fonction de leurs responsabilités et moyens.

    Déception pour le mouvement syndical international et la CFDT : la transition juste en faveur des travailleurs n’apparaît pas dans le corps opérationnel du texte. Reléguée dans le préambule, la transition juste risque d’être mal prise en compte dans les mutations professionnelles. Selon Marylise Léon, « la transition vers un nouveau modèle de développement ne pourra pas se faire sans des emplois durables et de qualité »

    Et maintenant ?

    L’accord validé à Paris sera soumis en janvier à une signature protocolaire organisée par l’Onu. Certains pays pourraient encore se désister à ce moment-là. Le prochain rendez-vous diplomatique sera la Cop 22 à Marrakech, du 7 au 18 novembre 2016. L’accord signé entrera en application au 1er janvier 2020. Pour sa part, la CFDT poursuivra « sa mobilisation en veillant à ce que l’État français prenne toute sa part dans la mise en œuvre de cet accord, notamment vis-à-vis des pays en voie de développement ». Elle s’appuiera sur le contenu du texte « pour développer un dialogue social de qualité et anticiper ainsi les conséquences de la transition juste ».

    PUBLIÉ LE 14/12/2015 À 12H01par Didier Blain et Guillaume Albaret


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  • IL Y A SOIXANTE-DIX ANS, LES FEMMES VOTAIENT POUR LA PREMIÈRE FOIS. AUX ÉLECTIONS REGIONALES, NE GÂCHONS PAS CET ANNIVERSAIRE : LES IDÉES DU FN NE SONT PAS COMPATIBLES AVEC L’ÉMANCIPATION DES FEMMES !

     

    De façon systématique, les élu(e)s FN votent contre tous les rapports ayant trait à l’égalité entre les femmes et les hommes. Le dernier en date, rapport « sur les progrès accomplis en matière d’égalité entre les femmes et les hommes dans l’Union en 2013 », présenté au Parlement européen en janvier 2015 par M. Tarabella, n’a pas fait exception. À cette occasion, le chef de la délégation FN au Parlement est intervenu en ces termes : « Le rapport Tarabella n’est qu’une nouvelle expression du matérialisme, de l’utilitarisme et de l’égalitarisme qui sévissent ici. » Une femme à la tête d’un parti… n’en fait pas un modèle ! Marine Le Pen s’affiche en femme libre, active, divorcée, mère de famille, avocate, qui lutte sur tous les plans, vivant avec son compagnon en concubinage, mais elle est aussi celle qui, pendant la campagne présidentielle de 2012, a affirmé, en prônant le salaire parental, que « le progrès pour les femmes, c’est de rester à la maison » (« Des paroles et des actes », France 2, le 24 février 2012). Et que dit le projet du FN ?

    Pour lire l'intégralité du document suivez ce lien : Votez FN nuit gravement aux femmes


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  • Plusieurs associations m’ont interpellé il y a quelques jours par le biais d’une lettre ouverte au sujet de l’accord pérennisant les retraites complémentaires. Cet accord, issu d’une négociation qui a commencé en février dernier, a été conclu le 30 octobre entre les organisations syndicales (CFE-CGC, CFTC et CFDT) et les organisations patronales (MEDEF, CGPME, UPA).

    Dans cette lettre ouverte, les associations signataires dénoncent l’accord sur les retraites complémentaires, au motif que celui-ci pénaliserait encore plus les femmes.

    La CFDT s’inscrit en faux !

    L’accord prévoit des mesures qui répartissent les efforts nécessaires pour sauver les régimes et des mesures qui protègent les basses pensions et donc en premier lieu celles des femmes, dont la situation, si elle a évolué positivement avec le temps, nécessite toujours d’être améliorée. L’argumentation de la lettre ouverte s’appuie sur des chiffrages partiels qu’il convient de préciser et de compléter. Quoi qu’il en soit, la lutte contre la discrimination au travail des femmes passe par d’autres leviers que la négociation sur les retraites complémentaires des salarié-es du privé.

    L'accord prévoit des mesures pour protéger les basses pensions, donc majoritairement les femmes.

    Les marges de manœuvre dans la négociation étaient étroites pour protéger les femmes, car le système de retraite complémentaire est un système dit contributif, par répartition. Il repose sur les cotisations salariales et patronales, donc sur l’activité. Les écarts de pension reproduisent, de fait, les écarts et les inégalités sur le marché du travail.

    La création d’une contribution uniquement patronale en faveur de l’égalité salariale faite par certaines organisations syndicales était irréalisable. Avec un taux modulé entreprise par entreprise en fonction de l’amplitude des écarts salariaux liés au genre : impossible à déterminer, impossible à appliquer. Les écarts salariaux peuvent être dus à des différences de temps de travail (les femmes sont largement les plus nombreuses parmi les temps partiels), à des différences de métiers et dans certains cas, c’est le fait de discriminations et là, c’est illégal !

    La CFDT s’est battue pour que les basses pensions, donc principalement celles des femmes, soient préservées. L’accord sur les retraites complémentaires prévoit que les pensions les plus faibles seront exonérées totalement ou partiellement du coefficient de solidarité applicable en 2019, c’est-à-dire que cette exonération, qui vise 1 retraité-e sur 3, concernera essentiellement les femmes, pénalisées aujourd’hui et demain par des rémunérations plus faibles que celle des hommes. Par exemple, pour un ou une retraité-e dont la pension sera de 1 200 € (CSG à taux réduit et contribution de solidarité réduite), le coefficient de solidarité représentera un effort de moins de 20 euros par mois pendant 3 ans.

    Une argumentation appuyée sur des chiffres partiels :

    Les femmes ont des pensions inférieures de 40% à celles des hommes : oui, mais… 
    Les écarts de pension de droit propre existent encore, mais heureusement ils diminuent avec les générations, avec l’évolution et l’accroissement de l’activité féminine. Cet écart est mesuré par le ratio pension des femmes/pension des hommes qui est de 44% pour les générations 1924-1928, 56% pour les générations 1939-1943. Selon des simulations réalisées à partir du modèle Destinie de l’INSEE, ce ratio atteindrait 70 % pour les générations nées dans les années 50, puis progresserait pour valoir 80% pour les générations nées dans les années 70. Mais depuis longtemps, les partenaires sociaux ont cherché à réduire ces inégalités, notamment par les droits dérivés dits « familiaux », qui représentent près de 25% des dépenses de retraite complémentaire. Si l’on inclut les pensions de réversion (droits dérivés), les écarts diminuent : 64% pour les retraités nés avant 1943, 69% pour la génération 1946, mais restent en défaveur des femmes.

    Elles ont aujourd’hui des carrières plus courtes : oui, mais…
    Pour les générations nées avant 1943, la durée d’assurance des femmes était effectivement plus courte que celle des hommes, malgré les droits familiaux, due à de nombreuses interruptions de carrières et à des différences salariales plus fortes. Pour les générations qui partent actuellement en retraite, les femmes du « baby-boom » (nées après 1945), leur durée d’assurance augmente : interruptions de carrière dues principalement aux naissances, carrières salariales plus favorables. Pour les générations nées après 1960, qui partiront à la retraite après 2020, la durée moyenne d’assurance (y compris droits familiaux) des femmes convergerait vers celle des hommes.

    Elles partent en retraite en moyenne plus tard que les hommes : oui, mais…
    Parmi les retraité-es né-es au début des années 1930, les femmes partaient en moyenne un an et demi plus âgées que les hommes. Selon les projections, cet écart se réduirait progressivement, jusqu’à s’inverser à partir des générations nées à la fin des années 1960. A long terme, les femmes partiraient en moyenne 7 mois plus jeunes que les hommes.

    Toute augmentation de la durée de cotisations exigée pour avoir une pension à taux plein les pénalise : oui, mais…
    C’est vrai, mais il n’y a pas d’augmentation de la durée de cotisation exigée pour avoir une retraite à taux plein ! A partir de 2019 et pour les générations 1957, l’accord prévoit la mise en place d’un coefficient de solidarité qui minore de 3% la pension de retraite pendant 2 à 3 ans. Mais le ou la salarié-e retrouve sa pension de retraite complémentaire pendant le reste de sa retraite, c’est-à-dire pendant plus de 20 ans. C’est une contribution temporaire, non viagère.

    La sous-indexation des pensions touche plus les femmes retraitées : oui, mais…
    C’est vrai et la CFDT souhaitait que les basses pensions, donc principalement celles des femmes, soient exonérées de cette sous indexation. Elle n’a malheureusement pas été suivie par les autres organisations syndicales. Pire, FO et CGT estiment que la « solidarité » est du ressort du régime général et que les régimes complémentaires doivent être contributifs par nature (donc sans solidarité). A noter que la sous-indexation des pensions a peu d’effet en période de faible inflation, ce qui est le cas actuellement, et qui, selon les projections, ne devrait pas beaucoup changer pour les 2 ans à venir.

    Les femmes handicapées ou invalides sont encore plus pénalisées : c’est faux
    Selon le texte de l’accord, le coefficient de solidarité prévu en 2019 ne s’applique pas aux personnes qui liquident leur retraite au taux plein dans le régime de base avant ou dès l’âge d’ouverture des droits, dans le cadre des dispositifs légaux notamment prévus pour les assuré-es en situation de handicap justifiant d’un taux d’incapacité permanente partielle (IPP) de 50%. Il ne s’applique donc ni aux femmes, ni aux hommes en situation de handicap.

    D’autres leviers sont plus pertinents pour lutter contre la discrimination des femmes sur le marché du travail que l’accord sur les retraites complémentaires

    La retraite, c’est le reflet de la société, en termes démographiques, économiques et sociaux. On ne peut pas penser notre système de retraite de manière statique, sur le court terme : la situation des femmes aujourd’hui à la retraite et celles des femmes qui partiront en retraite dans 10 ou 20 ans n’est heureusement pas comparable, en raison notamment de l’augmentation du travail féminin et de l’allongement des carrières féminines.

    Toutefois, même si les droits familiaux et autres dispositifs de retraite concernant les femmes (minima de pensions, périodes validées au titre du chômage, de la maladie, de la maternité ou de l’invalidité, départs anticipés) ont atténué et atténuent encore les écarts de montant de pension entre femmes et hommes, ces écarts subsistent et subsisteront encore.

    En effet, une action sur le système de retraite joue sur les conséquences des inégalités entre les femmes et les hommes, et non sur les causes : si les pensions de retraite des femmes restent encore inférieures à celles des hommes, c’est parce qu’il y a une inégalité, de salaire, de nature et de conditions d’emploi, entre les femmes et les hommes sur le marché du travail. Les femmes gagnent 27% de moins que les hommes. Mais il s’agit d’un écart de rémunération annuelle brute. La moitié de cet écart, est due à un écart de temps de travail ou de nombre d’heures travaillées, lié au temps partiel souvent subi par les femmes et aux heures supplémentaires souvent faites par les hommes. 1/4 de l’écart de rémunération est lié à la ségrégation des emplois. Le quart restant demeure « inexpliqué » (contraintes de l’emploi et discrimination salariale).

    Ce sont ces inégalités qu’il faut combattre et que la CFDT combat, dans le champ de la négociation sur le travail, au delà du champ des retraites complémentaires. Agir pour l’égalité c’est permettre aux femmes d’accéder à toutes les formations, c’est briser les plafonds et les parois de verre qui subsistent presque partout, c’est combattre les discriminations sur les salaires et les évolutions de carrière, c’est faire avancer dans les mentalités et dans les faits un meilleur partage des tâches familiales…C’est ce que font dans les entreprises et les services les militantes et les militants de la CFDT (et sans doute des autres organisations syndicales).

    Mais le monde du travail au féminin est aujourd’hui surtout très divisé. D’un côté, un univers du travail féminin qui s’étend, s’affirme et parvient progressivement à faire reculer une partie des discriminations. Et à l’autre extrémité, les travailleurs pauvres sont aujourd’hui essentiellement des femmes. Elles sont cheffes de familles monoparentales, souvent jeunes, en rupture sociale et professionnelle. Les dispositifs doivent donc être ciblés sur elles en prenant en compte leurs difficultés à accéder au travail stable et à temps plein. La CFDT a obtenu que les salarié-es du privé puissent depuis 2014 valider des trimestres plus facilement (150 fois la valeur du Smic horaire pour valider un trimestre contre 200 auparavant, prise en compte intégrale des périodes de maternité). La mesure d’exonération du coefficient de solidarité va dans le même sens.

    De fait, aujourd’hui comme hier, défendre la « cause des femmes » sur les retraites en les présentant comme les principales victimes de toutes les réformes engagées permet surtout de défendre le statu quo. Ce combat aboutit à ne pas demander des efforts aux hommes qui, c’est vrai, ont des retraites bien supérieures à celles des femmes.


  • Droit du travail : une réforme en trois temps

    PUBLIÉ LE 04/11/2015 À 23H12par Aurélie Seigne

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    Le gouvernement a annoncé les premières orientations qui seront contenues dans le futur projet de loi El Khomri attendu début 2016 sur la réforme du code du travail. Au programme, une réécriture globale du code à l’horizon 2018, avec un premier test grandeur nature sur le temps du travail.

    Les quatre axes de la réforme du droit du travail ont été dévoilés, ce 4 novembre par le Premier ministre Manuel Valls et la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Le premier consiste en une refondation du code du travail, en distinguant ce qui relève des droits fondamentaux pour tous, les sujets pouvant être négociés au niveau des branches ou des entreprises et les mesures qui s’appliqueraient à défaut d’accord. À l’issue de la concertation menée depuis la remise du rapport Combrexelle, le 9 septembre, par la ministre du Travail avec les partenaires sociaux, le gouvernement a décidé de confier à une « mission de Sages » le soin de définir les « grands principes fondamentaux du code du travail » qui seront inscrit dans le projet de loi présenté par Myriam El Khomri au premier trimestre 2016. Parmi ceux-ci, la ministre du Travail a seulement indiqué que « les lignes rouges étaient la durée légale du travail, le Smic et les CDI ». Présidée par l’ancien garde des Sceaux Robert Badinter, coauteur d'un livre sur le sujet, la « mission » sera mise en place dans les prochains jours et composée de deux membres du Conseil d’État, de deux membres de la Cour de cassation et de deux universitaires. Une fois cette première étape franchie, dès janvier 2016, la mission, élargie à des experts, aura deux ans pour une « réécriture globale » du code du travail, à laquelle seront associés les partenaires sociaux. Comme pour désamorcer les critiques sur un calendrier qui s’inscrit au-delà de l’échéance présidentielle, le Premier ministre a annoncé vouloir « aller plus vite sur le temps de travail » : la « nouvelle architecture » sera inscrite dans le projet de loi – « ce sont 125 pages du code du travail », a tenu à préciser Manuel Valls.

    La branche, élément central du dispositif

    Deuxième axe de la réforme, le renforcement des branches professionnelles. Le Premier ministre a annoncé que leur nombre passerait de 700 actuellement à 400 d’ici la fin 2016, avec l’objectif d’une centaine à terme : disparition des branches territoriales et de celles sans activité conventionnelle, regroupement volontaire sous impulsion des partenaires sociaux, puis imposé le cas échéant… Une méthode « volontariste » à laquelle la CFDT s’est déclarée favorable, appelant l’ensemble des partenaires sociaux à agir « afin de procéder à des regroupements pertinents ».

    Outre que les branches seront centrales dans le nouveau dispositif de construction du droit du travail envisagé par le gouvernement, elles auront un rôle d’appui aux TPE-PME, comme le préconisait également Jean-Denis Combrexelle : offre de services aux TPE-PME, et notamment production d’accords types. Concernant ces entreprises, le gouvernement n’a en revanche pas retenu la piste du rapport Combrexelle à laquelle la CFDT s’était vivement opposée : le référendum pour valider des accords dans les entreprises dépourvues de représentation syndicale. « Conforter [les] capacités de négociation [des TPE-PME], c’est l’enjeu du mandatement, que nous devons renforcer », a déclaré Manuel Valls, répondant à une demande récurrente de la CFDT. « Les consultations peuvent être décidées par les syndicats mais ne sont pas là pour les contourner », a spécifié la ministre du Travail.

    Au-delà des intentions

    S’agissant de « créer une dynamique de la négociation collective », condition sine qua non de la réussite d’une telle réforme, selon Jean-Denis Combrexelle, la CFDT a été entendue sur la nécessité de renforcer les accords de méthode. Concernant les accords majoritaires en revanche, l’écart entre partenaires sociaux révélé lors de la concertation sur cette question s’est avéré trop important. Si l’accord majoritaire, « signe d’une démocratie sociale mature », est affirmé comme « objectif à terme (…) ce changement prendra du temps », a souligné le Premier ministre, appelant la concertation à se poursuivre sur le sujet.

    Enfin, si Manuel Valls a annoncé vouloir « aller plus loin » dans la culture du dialogue social dont l’exécutif a fait son étendard depuis 2012, « en accordant, d’abord, plus de reconnaissance aux acteurs syndicaux dans les entreprises ; en réfléchissant, également, aux moyens mis à leur disposition pour exercer leur mission ; en posant, enfin, la question de leur formation … et de celle des employeurs », aucune annonce forte n’a traduit cette ambition. Signe que la confiance et la culture du dialogue ne se décrètent pas par la loi.

    aseigne@cfdt.f


  • CFDT. Laurent Berger obligé de s'expliquer sur son voyage en 1ère classe

    Laurent Berger qualifie d'"archi-fausses" les informations du Canard enchaîné sur un voyage en première classe | Ouest France

    Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a affirmé que s'il avait voyagé en 1ère classe c'est qu'il avait été "surclassé" à la suite d'un "surbooking".

     

    M. Berger a souligné qu'au retour d'un déplacement en Nouvelle-Calédonie, sa carte d'embarquement a « sonné rouge » lors de l'escale à Tokyo, car « il y avait eu surbooking »

    « Au guichet la seule option proposée pour rejoindre Paris était le surclassement », a ajouté M. Berger, interrogé lors d'une conférence de presse consacrée aux nouveaux services mis en place par la centrale. 

    « Aucune demande de ma part »

    « Il n'y a eu aucune demande de ma part, ni aucun surcoût pour la CFDT ou pour la compagnie », a-t-il dit, ajoutant que la « façon dont les faits sont relatés par le Canard enchaîné est archi-fausse »

    Selon l'hebdomadaire satirique paru mercredi, le leader de la CFDT aurait revendiqué de voyager en première classe ce qui lui aurait été « offert » par le président du groupe Air France-KLM, Alexandre de Juniac. 

    Ces allégations sont "déplorables«  et résultent  »d'un climat ambiant de syndicat bashing« , a estimé le secrétaire » général de la CFDT. 





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